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La récolte du safran

Le mois d’octobre : la saison de la récolte du safran dans le Loiret !

(Arch. dép. du Loiret 11 Fi 9398)
(Arch. dép. du Loiret 11 Fi 9398)

Un questionnaire sur la culture du safran en 1811

En octobre 1811, le sous-préfet de Montargis répond au questionnaire envoyé par le ministère de l’Intérieur sur la culture du safran. Les six questions concernent autant la pratique (superficie, plantations, récoltes) que les aspects commerciaux. D’après les réponses, on apprend que la commune de Pannes possède 13 hectares de terres consacrées au safran. Les premières années, les plantations ont été faites en petites quantités et, face au succès, l’exploitation s’est agrandie rapidement. Selon le sous-préfet, les oignons sont plantés entre le 1er juin et le mois de septembre et un hectare comptabiliserait 800 oignons.

L’épice est récupérée après avoir épluché les fleurs qui apparaissent au cours du mois d’octobre. Cette opération doit être faite dans les 24 heures suivant la récolte et la quantité récoltée est de 6 kilogrammes par hectare. Au maximum, la commune de Pannes pouvait fournir 78 kilogrammes, revendus entre 50 et 80 livres. La faible proportion d’épice récoltée au regard de la quantité plantée explique très facilement la réputation du safran d'être l’épice la plus chère du monde.

L’épice était cultivée dans plusieurs villes de la région, notamment Montargis, Boiscommun et Pithiviers comme le mentionne le sous-préfet et comme en témoigne cette carte postale du début du XXe siècle représentant la récolte de la fleur.

 

Le safran, « l’or rouge du Gâtinais »

Le safran aurait été rapporté d'Asie Mineure à l'époque des croisades. Au fil des courants commerciaux avec l'Europe du Nord, les premiers bulbes de safran auraient été introduits par le sieur Porchaire (ou Pocquaire), seigneur de Boynes. Il y réussit si bien qu'il obtint, en 1698, un édit du roi Louis XIV, officialisant cette culture en Gâtinais. Réputé meilleur safran du monde, le safran du Gâtinais connaît son heure de gloire du XVIIe au XIXe siècle avant de voir son déclin et sa fin au milieu du XXe siècle. En 1987, il fait son retour dans le Loiret et un musée lui est dédié à Boynes. Depuis 1997, il existe même une confrérie des Chevaliers du safran du Gâtinais...

(Arch. dép. du Loiret 12 M 68)
(Arch. dép. du Loiret 12 M 68)

Pour en savoir plus

Chaque mois, les Archives départementales du Loiret mettent en valeur un document extrait des fonds présenté dans le hall du Site des archives historiques et généalogiques, 6 rue d'Illiers, Orléans.

Découvrez tous les documents à la une.

Pour aller plus loin

Vous pouvez visiter le musée du safran à Boynes 

et approfondir l'histoire du safran du Gâtinais et sa culture 

Date de modification : 3 octobre 2017

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