Mise en ligne des plans des Eaux et Forêts
Après le classement de la série B des Archives départementales en 2013, les plans de la maîtrise des Eaux et Forêts d’Orléans ont été numérisés et sont dorénavant disponibles en ligne.
De l’importance des Eaux et Forêts
La propriété des forêts et leur gestion sont une préoccupation ancestrale. La forêt est d’abord source de revenu : produit de la coupe et de la vente de bois, mais aussi taxes et droits seigneuriaux divers reposant sur les habitants qui la fréquentent (droit de ramassage des bois morts, droit de glandée pour les animaux, etc.). Elle est aussi un lieu de plaisir pour la pratique de la chasse, privilège de la noblesse.
Il devient donc impératif, dès le Moyen-Âge, de bien gérer cet espace. Les seigneurs nomment des officiers chargés de contrôler leurs propriétés forestières. Des institutions sont créées, appelées « grueries ». Le roi de France n’est pas en reste, qui met en place sa propre administration : les maîtrises royales des Eaux et Forêts. Ces véritables cours, placées sous l’autorité d’un Grand Maître, ont une double fonction, à la fois judiciaire (juger les infractions en la matière) et administrative (gérer les bois directement détenus par le roi, s’assurer de la perception des droits royaux sur les ventes notamment).
L’administration des Eaux et Forêts en Orléanais
La maîtrise royale d’Orléans est créée en 1575. Ses compétences sont élargies au Blésois et au Berry en 1589. Administrant directement la forêt d’Orléans, elle a également sous sa tutelle les maîtrises particulières de Beaugency et de Montargis.
Une grande ordonnance en matière d’Eaux et Forêts est édictée par Louis XIV en 1669. Les officiers des maîtrises doivent procéder à la « réformation » des forêts de leur ressort, c’est-à-dire pour l’essentiel à une vérification des bornages, des propriétés et des droits forestiers. Un premier plan de la forêt d'Orléans est dressé à cette occasion par Marin et Lallemant, commissaires du roi pour la réformation générale en 1670 (référence 3 B 8).
Ces réformations, qui se prolongent au XVIIIe siècle (en 1716 et 1785 pour l’Orléanais), sont l’occasion pour les ingénieurs et arpenteurs royaux de dresser des plans très précis.
Une représentation de la forêt aux XVIIe-XVIIIe siècles
Les plans de réformation, mais également la multitude de plans d’arpentage de biens particuliers (dressés notamment pour établir les droits du roi dans les « tréfonds » des particuliers) donnent un remarquable aperçu de l’état des forêts orléanaises aux XVIIe et XVIIIe siècles, notamment de la forêt d’Orléans, mais aussi de celle de Montargis (anciennement forêt de Paucourt) et des bois de Sologne (ou buisson du Briou).
Ces plans sont admirables par leur degré de détail, leur précision et leur qualité esthétique : nombre d’entre eux sont colorés et l’on a souvent apporté un soin particulier à représenter des éléments spécifiques (châteaux, maisons, moulins, terres cultivées, etc.).
Ils ont également une importance historique certaine, au regard de celle de la forêt dans l'histoire de l'Orléanais.
Consulter les archives et les plans des Eaux et Forêts
Les documents provenant des anciennes maîtrises des Eaux et Forêts ont été conservés par l’Office National des Forêts jusqu’à leur versement aux Archives départementales en 1977. Ils ont ainsi échappé aux bombardements de 1940 qui ont touché les collections des Archives du Loiret. Les plans sont pour la plupart en parfait état de conservation, certains ont fait l’objet d’une restauration en 2014.
Lors de l'opération de classement général des fonds d'archives des Eaux et Forêts en 2013, ceux des maîtrises d’Orléans, Beaugency et Montargis ont été référencés en sous-série 3 B. Vous pouvez consulter l’instrument de recherche de la série B .
NB : Il est nécessaire de dérouler l'arborescence (en cliquant sur les +) en allant dans la rubrique Série B Cours et Juridictions avant 1790/Juridictions extraordinaires/ Maîtrise des Eaux et Forêts : les plans numérisés se situent dans chaque partie du plan de classement.
Pour aller plus loin
DOMET (Paul), Histoire de la forêt d’Orléans, Orléans, 1892. (référence BH P/404)
LELOUP (Gaston), « La maîtrise de la forêt de Montargis en 1670 » in Bulletin de la société d’émulation de l’arrondissement Montargis, décembre 1978, n°44, p. 31-39. (référence BH R/28)
MAULDE (René de), Etude sur la condition forestière de l’Orléanais au Moyen-Âge et à la Renaissance, Orléans, 1871. (référence BH O/381)
PLINGUET, Traité sur les réformations et les aménagements des forêts, avec une application à celles d’Orléans et de Montargis, Orléans, 1789. (référence BH P/544)
Annales de la SAFO (Société des amis de la forêt d'Orléans) (BH R/702)
Date de modification : 15 octobre 2015