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Exposition "Mémoires des guerres"

L'exposition « Mémoires des guerres de Jeanne d'Arc à nos jours en Centre - Val de Loire. Traces locales, résonances nationales et regards croisés», réalisée par l'Université d'Orléans, est présentée aux Archives au mois de juin.

Les guerres et leurs mémoires

L'Université d'Orléans a organisé du 5 au 7 mai dernier un colloque autour des "Mémoires des guerres de Jeanne d'Arc à nos jours en Centre-Val de Loire. Traces locales, résonances nationales et regards croisés.

 

L'intérêt des historiens pour la mémoire de guerre des combattants ou des civils est ancien : la thèse d’Antoine Prost consacrée aux anciens combattants puis les travaux des historiens du Mémorial de Péronne ont montré à quel point elle irradiait les sociétés au-delà de leur sortie de guerre.

 Représentation d’un passé douloureux en fonction des besoins du présent, pour reprendre la définition de Maurice Halbwachs, la mémoire de guerre structure les territoires et les communautés au fil des générations.

Mais depuis la publication, il y a maintenant un quart de siècle, du Syndrome de Vichy par Henry Rousso, ce « passé qui ne passe pas » en est presque venu à faire oublier les autres guerres et occupations, non seulement en gommant la mémoire des guerres napoléoniennes et de la guerre franco-prussienne de 1870, mais surtout en focalisant l’analyse sur l’après 1945.

En cette année de commémoration du centenaire du déclenchement de la Grande Guerre, le premier objectif du colloque était d’embrasser les mémoires des différentes guerres, invasions et occupations en remontant jusqu’à la Guerre de Cent ans, et de voir comment elles s’articulent, s’emboîtent, se chevauchent voire se concurrencent.

 

En outre, la mémoire collective en France est « désunie » entre des revendications mémorielles particulières, parfois identitaires, de communautés ou de groupes frappés par des crimes de guerre ou contre l’humanité. Le second objectif était donc d’étudier la pluralité de ces mémoires de guerre, tant leur contenu, que leurs émetteurs et vecteurs, et d’expliquer leurs différents usages.

 

Dans cette double perspective, le Centre Val de Loire apparaissait comme un champ d’étude particulièrement approprié. D’une part, le siège d’Orléans par les Anglais en 1428-1429, les massacres de protestants après la Saint-Barthélemy, puis les invasions et occupations de la région par les troupes de la Coalition en 1814, ensuite les Prussiens en 1870, l’ont marqué de leur empreinte avant même les deux guerres mondiales. D’autre part, alors que le Centre Val de Loire accueillit plusieurs camps d’internement aujourd’hui célèbres : Pithiviers, Jargeau, Beaune la Rolande, leur souvenir y fut longtemps – comme ailleurs – occulté, jusqu’à la création à Orléans, en 1991, du CERCIL, centre aujourd’hui incontournable de la mémoire de la Shoah en France.

 

Une exposition pour accompagner et illustrer

Plusieurs communications se sont succédées, consacrées aux acteurs du « devoir de mémoire » en Centre Val de Loire, aux lieux de mémoire tels que les a définis Pierre Nora, aux rejeux de mémoire des guerres successives à des périodes différentes, enfin à des approches croisées, littéraire et historienne, sur les mots de la guerre. Chaque intervention était illustrée et complétée par une présentation de documents reproduits et commentés.

 

Si vous n'avez pas pu assister au colloque, l'Université d'Orléans et les Archives départementales vous proposent de découvrir cette exposition sur les deux sites des Archives.

Pratique

Retrouvez l'exposition :

  • du 3 au 13 juin sur le site des Archives modernes et contemporaines, Cité administrative de Coligny, faubourg Bannier, les mardis et jeudis de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h
  • du 16 au 30 juin sur le site des Archives historiques et généalogiques, 6 rue d'Illiers, du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h30

Date de modification : 28 mai 2014

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