Ca va se « corset » ! L’inventaire des archives Depallier-Prestige en ligne.
Témoignages d’une période faste de l’industrie orléanaise et de l'histoire de la lingerie du XXe siècle, les archives de l’entreprise de lingerie-corseterie Depallier-Prestige viennent d’être classées.
Un fleuron de l’industrie orléanaise et française
L'entreprise Depallier-Prestige est avant tout une affaire familiale qui va, au fil des modes, avoir une influence nationale puis internationale. Créée en 1869 par Marie Bathilde Gressard, la société s’implante à Orléans, 13 rue du Faubourg Saint Jean, où elle fait construire deux bâtiments qui seront son siège durant toute son existence. En 1896, René Depallier (1871-1925) prend la succession de sa mère et s’associe avec son beau-père Auguste Desjouis pour former la société « Desjouis-Depallier ». Sous l’égide de Pierre Coulon, puis de son fils Olivier, elle devient une société anonyme en 1964 sous le nom «Depallier-Prestige».
L'entreprise orléanaise est à l’origine ou participe à de nombreuses innovations dans son domaine (comme le corset à ceinture abdominale Doctoral, mis au point par René Depallier, ou le panty, produit dans le cadre de son partenariat avec Youthcraft).
L'essor économique permet à Depallier d'implanter une succursale à Paris dès les années 1895. L’entreprise connaît alors une grande notoriété grâce à la création et à l'exploitation de trois marques : « Prestige », « Corèle » et « Pomone ». Chacune d'elles possède un public féminin spécifique : « Prestige » s'adresse à une clientèle haut de gamme et s'achète dans des boutiques renommées (Galeries La Fayette, le Printemps et la Samaritaine par exemple) ; « Corèle » et « Pomone » s'adressent à un plus large public et sont vendues dans la grande distribution.
Une entreprise à rayonnement international
Très tôt, Depallier-Prestige S.A. se tourne vers le marché international et s’associe à d’autres marques, comme les sociétés américaines Youthcraft et Celebrity, pour lesquelles elle fabrique et commercialise en France dès les années 1960. Dans le même temps, Depallier-Prestige s’agrandit en devenant actionnaire majoritaire de « Lovable-France », enseigne américaine. Elle crée même, au début des années 1970, une filiale en Côte d’Ivoire, en association avec les établissements «R. Gonfreville» : la « société de lingerie de Côte d'Ivoire » (ou SOLINCI). Conçue pour produire de la lingerie à moindre coût, les pertes financières sont néanmoins trop importantes et SOLINCI est absorbée par R. Gonfreville en 1988.
La fin d’une aventure
Malgré une diffusion nationale, les exigences du marché et les contraintes financières ont raison de l'entreprise Depallier-Prestige qui ferme ses portes en 1998 et est cédée à « Corèle Paris ».
Les archives de l’entreprise
Donné aux Archives départementales en 1999 suite à la cession de la société, le fonds de l’entreprise Depallier-Prestige (25,80 mètres linéaires) est extrêmement riche. On y trouve aussi bien des catalogues, affiches et photographies publicitaires (dont de nombreuses diapositives), témoins de l'évolution de la mode dans l'univers de la lingerie, que les croquis de réalisation des collections ou les dossiers d’échantillon et de gestion de la production. A côté de cela, il faut néanmoins signaler les grandes séries de registres comptabilité et de dossiers relatifs au personnel de l’entreprise.
Date de modification : 22 octobre 2013