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La levée du siège d'Orléans en mai 1429, vue par un contemporain et Eventail édité à l'occasion de l'inauguration de la statue de Jeanne d'Arc en 1804

A l’occasion des célébrations du 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, les Archives départementales mettent à l’honneur deux documents relatifs à l’héroïne : le premier document, témoignage particulièrement précieux, provient d’un notaire contemporain de la levée du siège d’Orléans en 1429 ; le second, plus insolite, est un éventail réalisé en 1804 lors de l’inauguration de la statue de Jeanne d’Arc à Orléans.

Détail du récit du notaire.
Détail du récit du notaire.

(Arch. dép. du Loiret, 3 E 10135)

La levée du siège d'Orléans en mai 1429, vue par un contemporain

Tous les chroniqueurs et historiens du royaume se sont fait l'écho de la levée du siège d'Orléans, grâce aux secours apportés par Jeanne d'Arc. Plus modestement, un notaire au Châtelet d'Orléans, Guillaume Giraut, interrompt brusquement, dans son registre, la rédaction des actes qui lui sont réclamés par ses clients, et raconte la levée du siège d'Orléans par Jeanne d'Arc, au lendemain même des journées des 4, 7 et 8 mai 1429. C'est donc un témoignage immédiat, quasiment pris sur le vif.

 

Comme ses contemporains, maître Giraut a été frappé par le caractère miraculeux de la levée du siège, arrivée "comme par miracle le plus évident qui eust été apparent [de]puis la Passion Nostre Seigneur". En 1834, la découverte de ce témoignage parmi les minutes notariales incite le clerc du notaire de l'époque à rédiger à l’encre, directement dans la marge, la transcription de "cette pièce historique".

Pendant les mois d'hiver, les assiégés tentent quelques sorties sans succès. En février, renforcés par l'arrivée d'un corps de combattants écossais, ils croient saisir une occasion heureuse en s'attaquant à un convoi de vivres escorté de mille cinq cents soldats anglais. L'affaire tourne en désastre pour les Français. Après l'échec de cette "journée des harengs", la ville n'est plus défendue que par le Bâtard d'Orléans. C'est alors que le bruit court qu'une jeune fille est en marche pour la délivrer. De fait, Jeanne d'Arc est à Chinon où elle a reconnu le roi, dissimulé parmi ses courtisans. Le 25 avril, elle est à Blois d'où elle expédie une mise en demeure aux chefs anglais assiégeant Orléans. Le 28, elle se met en marche avec l'armée de secours et un convoi de vivres. Le 29, enfin, elle fait son entrée dans la ville par la porte de Bourgogne et va loger chez le trésorier du duc d'Orléans, Jacques Boucher. Dès lors, les événements s'accélèrent, qui vont aboutir en neuf jours à la levée du siège : prise de la bastille de Saint-Loup le 4 mai, prise des Augustins le 5 mai, victoire des Tourelles, enfin, le 7 mai, suivie le lendemain du départ des Anglais pour Meung.

 

A. Henwood, catalogue de l'exposition Images du Moyen-Age, Archives départementales, 2002

Eventail édité à l'occasion de l'inauguration de la statue de Jeanne d'Arc en 1804

En 1803, sur une pétition de la municipalité d'Orléans, le Premier Consul rétablit la fête de Jeanne d'Arc, interrompue depuis 1793. L'année suivante, le18 floréal an XII (8 mai 1804), a lieu l'inauguration de la statue de l'héroïne due au sculpteur Gois, alors installée sur la place du Martroi. C'est l'occasion, pour un auteur resté anonyme, de publier une chanson de circonstance sur l'air de Aux montagnes de la Savoie. La chanson est imprimée sur l'éventail ici présenté, qui sert en quelque sorte de "support publicitaire" afin de faire connaître la nouvelle statue au plus grand nombre. 

Date de modification : 11 mai 2012

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