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Carte interactive sur la reconstruction d'Orléans vue par le photographe Auguste Jaques

En juin 1940, les bombes allemandes anéantissent le centre ville d'Orléans. Auguste Jaques devient alors le photographe de la reconstruction, qu'il suit jour après jour. La carte interactive présente des vues surprenantes de vieilles façades dégagées à côté des nouveaux immeubles standardisés.

500 photographies des chantiers de reconstruction d'Orléans ont été géolocalisées sur une carte (DR).
500 photographies des chantiers de reconstruction d'Orléans ont été géolocalisées sur une carte (DR).

Un double défi pour le reconstruction d'Orléans

Le bilan des bombardements de juin 1940 est lourd, puisque 681 immeubles sont détruits et 695 endommagés. À la fin de la guerre, les autorités ont donc un vaste champ de ruines à relever dans les quartiers du centre-ville. Dès 1940, des plans de reconstruction ont été élaborés et ils ont été approuvés par le gouvernement de Vichy le 10 avril 1941. Toutefois, si le déblaiement est rapidement mené à bien, la reconstruction n'est entreprise qu'à la fin de la guerre. En 1944, la situation se trouve aggravée par les bombardements anglais de la libération qui touchent surtout les environs de la gare des Aubrais. Pour reloger les habitants sinistrés, une ville en bois, prévue pour durer quinze ans, est construite aux Groues de septembre 1944 à octobre 1945.

  

Dans ces circonstances, le défi de la reconstruction est double : il faut bâtir vite et à moindre coût. Dès 1943, le Commissariat à la Reconstruction a organisé des concours pour mettre en valeur des procédés nouveaux, reposant sur la préfabrication, susceptible de réduire la main d'œuvre et d'industrialiser la construction. En février 1945, le ministre de la Reconstruction, Raoul Dautry, est favorable au lancement d'un chantier expérimental, mené aux frais de l'État. 

  

Le choix se porte sur un des îlots de la reconstruction d'Orléans. La République du Centre titre ainsi le 23 février : M. Dautry exige rapidité, qualité et confort pour l'îlot n°4 d'Orléans. La direction de ce chantier laboratoire de 8 000 m2 est confiée à l'architecte Pol Abraham (1891-1966), théoricien et praticien de la préfabrication, qui partage sa mission avec les architectes locaux Robert Boitel, Henri Durin et Paul Leroux.

  

Auguste Jaques, un photographe d'origine suisse

Jean Auguste Jaques (1886-1963) est né en Suisse. Il débute sa carrière de photographe à Berck-Plage au début du XXe siècle, puis travaille à Paris, dans le monde du théâtre, photographiant notamment les artistes de la Comédie française. Cherchant à s'établir à son compte, il s'installe en 1911 à Orléans, comme successeur d'A. Petit, à la Grande photographie moderne, au 123 rue Bannier. Il propose à sa clientèle des travaux " toutes grandeurs, tous genres, tous prix ". Il y a alors dix photographes à Orléans. De cette période de l'activité d'Auguste Jaques, de nombreux portraits doivent encore demeurer dans les albums des familles orléanaises.

  

En 1922, il transfère son magasin plus près du cœur de la cité, en ouvrant un studio au 19 rue Bannier. Puis survient le bombardement du 15 juin 1940. Le magasin Jaques est anéanti, comme les immeubles voisins du bas de la rue Bannier. Grâce à sa réactivité, il obtient le droit de reconstruire une boutique provisoire sur l'emplacement initial, alors que les commerces sinistrés sont regroupés sur les boulevards extérieurs. C'est ainsi qu'en 1945, sur le chantier de la reconstruction, au cœur de l'îlot 4 expérimental, on a cette vision insolite d'un baraquement commercial cerné par les immeubles qui s'élèvent peu à peu.

  

Photographe attitré de la reconstruction de la ville

Pour achever l'îlot, il faut bien finir par raser sa boutique. Il n'est donc pas surprenant que le premier magasin ouvert rue Bannier, le 11 décembre 1947, soit celui d'Auguste Jaques. Il est installé sur la parcelle n°432, bientôt connue sous le n° 11, puis 13 de la rue. " Doyen des commerçants de la rue ", il prend une part active à l'animation du quartier, en tant que président du comité des commerçants. Photographe attitré de la reconstruction du centre-ville d'Orléans, il travaille pour les entreprises du Bâtiment désireuses de fixer les étapes de ce chantier laboratoire mené par l'État. On lui doit donc de nombreux clichés techniques qui sont autant de jalons pour l'histoire de l'urbanisme orléanais.

  

À la fin du chantier, Auguste Jaques continue à faire des reportages industriels, dans les usines nouvelles ou rénovées (Manufacture des tabacs, Rivierre-Casalis, Hungaria, Michelin) et chez les commerçants du centre. Il mène en parallèle une activité de photographe traditionnel, révélée par les annonces passées dans la presse locale. Nombre de jeunes Orléanais lui doivent le cliché fixant le souvenir de leur communion.

En 1957, à l'âge de 71 ans, Auguste Jaques prend sa retraite, laissant le magasin à son fils Jean-Pierre. Il meurt à Orléans le 22 mai 1963. 

La carte interactive

La carte ci-dessous permet de découvrir l'ensemble des cinq cent cinquante photographies prises par Auguste Jaques pendant la reconstruction du centre-ville d'Orléans. Elles sont regroupées par îlot, c'est-à-dire par quartier de reconstruction. Les points de couleur affichés sur la carte indiquent la géolocalisation des points de vues à partir desquels le photographe Auguste Jaques a pris ses clichés. En zoomant et en cliquant sur un point, vous ouvrirez un encadré contenant la description de la photographie et l'image ou l'ensemble d'images associé.

  • Pour voir la carte en plein écran, cliquez sur ce lien

Voir les animations photos des îlots 1 et 4

Vous trouverez ci-dessous une liste de liens vous permettant de visualiser directement les animations photographiques réalisées à partir des clichés d'Auguste Jaques pour les différents chantiers de reconstruction concernant les îlots 1 et 4 :

Ilot 1 :

  • Animation 1 (5 photos). Vue intérieure de l'îlot. Prise de vue côté rue du Colombier.
  • Animation 2 (6 photos). Vue intérieure de l'îlot.
  • Animation 3 (6 photos). Vue intérieure de l'îlot. Prise de vue côté rue du Colombier.
  • Animation 4 (4 photos). Rue du Colombier.
  • Animation 5 (7 photos) . Rue du Colombier.
  • Animation 6 (5 photos). Rue du Colombier.
  • Animation 7 (4 photos) . Rue du Colombier.
  • Animation 8 (6 photos) . Angle de la rue de la Cerche et de la rue Bannier.

Ilot 4 :

  • Animation 1 (17 photos). Prise de vue depuis la Rotonde. Entrée de la rue Bannier depuis la place du Martroi.

La réutilisation des données

Les photos gélocalisées sur cette carte de la reconstruction d'Orléans ne sont pas libres de droits. Si vous souhaitez les utiliser, vous pouvez en exprimer la demande auprès des Archives départementales du Loiret grâce à notre formulaire de contact

Vous trouverez par ailleurs toutes les informations nécessaires sur notre page concernant la réutilisation des données.

Pour en savoir plus

  • Sur le photographe Jaques, téléchargez le catalogue ci-dessous de l'exposition "Auguste Jaques, photographe du renouveau"
  • Sur le fonds Jaques (inventaire du fonds 31 Fi)

Date de modification : 26 mai 2013

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