Henri Charnier, le « trublion trublionnant » (1966-1991)

L’école nationale des Chartes a été créée par ordonnance de Louis XVIII le 22 février 1821. Cette école, qui forme les conservateurs de notre mémoire écrite, a célébré en 2021 son bicentenaire. Parmi ses élèves, nombre d’entre eux sont passés par les Archives départementales du Loiret. Ultime portrait de notre série sur les chartistes du Loiret: celui d’Henri Charnier, le « trublion trublionnant » comme il se définissait lui-même.

Henri Charnier est né le 29 avril 1928 à la Couarde en Charente Maritime. Issu de la promotion 1952 de l’école des Chartes, il soutint une thèse sur « les orfèvres de Paris et leur corporation du XIIIème au XVIIème siècle ». Jusque là directeur des Archives des Landes, il succéda à Louis Monnier le 1er avril 1966. Il donna aux Archives départementales du Loiret les grandes lignes de leur organisation actuelle. Sous sa direction, les versements administratifs prennent de l’ampleur, et les dépôts notariaux, communaux et d’archives privées croissent. Une nouvelle salle de lecture ouvre également en 1974, ainsi qu’une salle d’exposition. Faisant face à une activité accrue, le manque de place se fait ressentir dans les magasins situés rue d’Illiers. Un nouveau bâtiment d’archives voit donc le jour dans la cité administrative de Coligny en 1976 avec la construction d’une première tour. Une seconde sera érigée en 1987, une troisième en 1998. Avec l’aide de ses collaborateurs, il réalise également un travail d’orfèvre en rédigeant un guide des archives du Loiret, communément appelé de nos jours le « guide Charnier ». Cet ouvrage fut présenté en grande pompe le 10 janvier 1983. Henri Charnier était en outre un grand défenseur de son métier. Il contribua à la rédaction du Manuel d’archivistique, théorie et pratique des archives en France en 1970. Il fut aussi président de l’Association des Archivistes Français de 1979 à 1983, et joua un grand rôle dans l’indépendance de cet organisme vis-à-vis de la direction des archives de France. Ses connaissances et son intelligence étaient reconnues de tous, et firent de lui l’un des meilleurs professionnels de sa génération. Il décède le 29 décembre 1992 à Orléans, à seulement 64 ans, et un an à peine après avoir cessé ses fonctions.