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L’œuvre des enfants aux plages de Loire

Document à la une de mai et juin 2023

"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Le réfectoire."
"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Le réfectoire."

(Arch. dép. du Loiret, 11 FI 10904)

L’été approche. Un bon prétexte pour aller faire un petit tour sur le sable ligérien en compagnie de l’œuvre des enfants aux plages de Loire ! Fondée il y a tout juste 100 ans en 1923, cette colonie de vacances avait pour but de permettre aux enfants de bénéficier des bienfaits d'activités en plein air.


Des enfants à la plage

Durant l'été, si les conditions météorologiques et le niveau du fleuve le permettaient, les bords de Loire du secteur de l’Ile Arrault étaient aménagés afin d'y accueillir les enfants : la plage était alors isolée par la municipalité, puis des vestiaires, cuisines, réfectoire et réservoirs d'eau filtrée étaient installés.

"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. La descente à la plage."
"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. La descente à la plage."

(Arch. dép. du Loiret, 11 FI 10903)

"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Les jeux."
"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Les jeux."

 (Arch. dép. du Loiret, 11 FI 10905)

Pour pouvoir être accueillis, les enfants passaient une visite médicale pour obtenir une carte de contrôle qu'ils présentaient aux surveillantes de l'œuvre à leur arrivée. Les parents souhaitant confier leurs enfants à cette organisation devaient s'acquitter d'une cotisation de 4,5 francs par semaine de 6 jours (du lundi au samedi) en 1923. Cette cotisation a augmenté progressivement au fil du temps et est passée à 6 francs en 1936 puis à 10 francs la semaine de 5 jours en 1938 et enfin à 12 francs en 1939 (plus 1,5 franc pour la journée du samedi).

Déroulement d'une journée type

Peu avant 8 heures, les parents déposaient leurs enfants, munis d'un chapeau et d'un panier/musette contenant des couverts, du pain et une partie de leur repas, sur la place du Martroi où une navette les transportait jusqu'à l'Ile Arrault (au fur et à mesure des années, de plus en plus de points de regroupement sont mis en place). Sur place, les organisateurs assuraient la surveillance des enfants et leur prodiguaient également des cours de gymnastique et des leçons de natation pouvant aboutir à l'obtention de brevets. Les enfants mangeaient sur place, l'œuvre fournissant potage, plat de légumes et goûter. A partir de 16 heures, les enfants allaient "au bain" dans la Loire par groupe. Une fois la baignade terminée, ils étaient ramenés place du Martroi où leurs parents les récupéraient à 18 heures.

"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Le goûter."
"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Le goûter."

(Arch. dép. du Loiret, 11 FI 10907)

"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Le lavabo."
"Orléans - Les Enfants aux plages de la Loire. Le lavabo."

(Arch. dép. du Loiret, 11 FI 10910)

La santé avant tout !

Cet accueil de plein air était destiné avant tout aux enfants de 4 à 13 ans dont la santé demeurait fragile. Le comité prêtait en effet une grande attention à la santé des enfants confiés à l'œuvre comme en témoigne le bilan de la première année dressé lors de l'assemblée générale de juillet 1924. Le Docteur Breton, médecin-inspecteur de l'œuvre et membre du comité, relève notamment une augmentation du tour de poitrine et du poids des enfants ayant permis une meilleure résistance aux intempéries de l'hiver. Ce même bilan indique que 265 enfants ont été accueillis cette année-là avec une moyenne de 156 par jour. 10 ans plus tard, lors du bilan de l'édition de 1933, la moyenne est passée à 448 enfants par jour confirmant le succès grandissant et la nécessité de cette œuvre.

Statut associatif de l’œuvre des enfants aux plages de la Loire, 28 juillet 1923.
Statut associatif de l’œuvre des enfants aux plages de la Loire, 28 juillet 1923.

Une embûche… et des cailloux…

Le 16 juin 1940, la ville d’Orléans est bombardée et des incendies ravagent la ville. Le siège social de l’œuvre situé 21, rue Bannier n’y échappe pas et c’est ainsi que toutes leurs archives disparaissent cette année-là. Une triste histoire à mettre en parallèle avec ce qui est arrivé aux Archives départementales du Loiret !

Pas une embûche, mais plutôt un caillou dans la chaussure. Vers 1942, une lettre, peut-être écrite collégialement par les enfants, est adressée au Préfet Régional pour exprimer certaines doléances : « moins de cailloux et plus de beau sable », « un moyen plus rapide d’arriver à la plage » et enfin « que les enfants de la Plage soient de plus en plus nombreux car plus on sera, plus on sera contenté ». Une manière tendre et délicate de revendiquer de meilleures conditions d’accueil, avec des fleurs en prime !

Lettre de l’œuvre des enfants aux plages de la Loire adressée à Monsieur le Préfet Régional, [1942]
Lettre de l’œuvre des enfants aux plages de la Loire adressée à Monsieur le Préfet Régional, [1942]

 (Arch. dép. du Loiret, 15 W 6405)

Lettre de l’œuvre des enfants aux plages de la Loire adressée à Monsieur le Préfet Régional, [1942]
Lettre de l’œuvre des enfants aux plages de la Loire adressée à Monsieur le Préfet Régional, [1942]

 (Arch. dép. du Loiret, 15 W 6405)

Pour aller plus loin

Tous les deux mois, les Archives départementales du Loiret mettent en valeur un document extrait des fonds, présenté dans le hall du Site des archives historiques et généalogiques, 6 rue d'Illiers, Orléans. Découvrez tous les documents à la une.

Bibliographie

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