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Archives dans la course ! Sport et olympisme dans le Loiret

Sport et olympisme dans le Loiret

Archives dans la course !
Sport et olympisme dans le Loiret

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Le retour des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, cent ans après l’édition emblématique de 1924, est l’occasion pour les Archives départementales de se plonger dans le patrimoine sportif du Loiret.

Cette déclinaison virtuelle de l'exposition Archives dans la course ! revient sur quelques-uns des documents présentés au Pavillon Culture du 21 mai au 30 août 2024. Ils retranscrivent l’histoire des activités sportives pratiquées dans le Loiret et représentées lors des Jeux Olympiques et Paralympiques et rappellent l’engagement continu des entreprises et des collectivités locales pour le développement du sport sur notre territoire.

Affiche pour les Gymnasiades, Orléans, du 20 au 25 juin 1976
(Arch. dép. du Loiret, 12 FI 2178)

LES CLUBS SPORTIFS : AVANT-SCÈNE DES JO

Le succès des Jeux olympiques et paralympiques repose d'abord sur les nombreux exploits des athlètes qui, avant de devenir de grands champions, se sont formés dans des associations sportives. Le département du Loiret compte de nombreux clubs à l'origine du développement du sport sur le territoire, à l'instar de l'Arago sport Orléans, le Cercle Pasteur de Montargis ou encore l'Union sportive pithivérienne rugby.

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L'Arago sport Orléans

Club emblématique du Loiret, L'Arago a été fondé en 1889 par l'abbé Solut en la paroisse Saint-Paterne à Orléans. En 1902, il est baptisé « Arago Sport Orléans » , du nom de la rue du Commandant Arago située à proximité de l'église Saint-Paterne — en hommage à ce héros malheureux de la guerre de 1870.

Initialement patronage religieux, le club a intégré progressivement le sport aux autres activités culturelles déjà pratiquées, avec notamment le tir, la gymnastique, le football et le basket. De nombreux palmarès sont remportés dans ces disciplines aux compétitions régionales et nationales tout au long du XXe siècle. Une section féminine est créee en 1941 et donne naissance à la première équipe féminine du Loiret de football, en 1968. La section football fusionne en 1976 avec l’US Orléans pour former l’Union sportive d’Orléans Arago.

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Album de Charles Michou, entraîneur de l’Arago sport orléanais [détail], 1906-1907.
(Arch. dép. du Loiret, 28 J 40)

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Cours de natation de l’Arago Sport Orléans, photographie, 1924.
(Arch. dép. du Loiret, 28 J 41)

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Le Cercle Pasteur de Montargis

Le Cercle Pasteur de Montargis est l’un des premiers cercles sportifs laïques du Loiret. Créé en 1895 à l’initiative d’Octave Dupont, alors directeur d’école, il propose une grande diversité d’activités telles que des leçons de tir, de gymnastique, d’escrime ou encore de football. Dès le début de son histoire, le Cercle bénéficie d’une très grande adhésion des jeunes Montargois : le club compte plus de 400 inscrits en 1899.

Les sections sportives, d’abord réservées aux garçons, s’ouvrent peu à peu au public féminin avec notamment la création de la Société d’éducation physique Fémina en 1927. Elle prend une dimension significative à l’échelle du département sous l’impulsion de Roger Girardy, professeur d’éducation physique, et s’illustre dans d’importantes compétitions nationales et internationales, remportant à ces occasions de nombreux prix. Fémina Montargis se distingue par exemple à Dijon en 1938, où parmi 3000 participantes provenant de 125 sociétés sportives internationales, le club remporte le plus grand nombre de prix dits « d’excellence ».

Banquet organisé pour le cinquantenaire du Cercle Pasteur à Montargis, photographie, 15 juin 1947. (Arch. dép. du Loiret, 510 J 9)

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L'Union sportive pithivérienne rugby

Fondée en 1909 loin des terres traditionnelles du rugby, l’Union sportive pithivérienne est créée dans le but d’organiser des rencontres dédiées à ce sport. Depuis ses débuts, le club arbore fièrement les couleurs rouge et noir, en hommage aux betteraviers de la Beauce et du Gâtinais. Il trouve son terrain de jeu en 1924 au prieuré de la ville, qui accueillera des matches jusqu’en 1956.

Inspiré du jeu de la barrette, le rugby féminin fait son apparition sur ce même terrain en 1927 puis en 1930, où sont rejouées les finales de la coupe de France féminine — mais l’équipe féminine ne verra le jour qu’en 2013. Plus tard en 1951, une école de rugby est créée sous l’impulsion d’un instituteur local et la plupart des élèves se retrouvent au club pour pratiquer ce sport. Dix ans plus tard, les minimes de l’USP rugby sont sacrés champions de France en battant le Racing Club de France.

Photographies issues du don de l’Union sportive pithivérienne rugby réalisé en 2013 dans le cadre de la 👉 Grande collecte des archives du sport.
(Arch. dép. du Loiret, 646 J NC) 

AFFICHEZ LES JEUX !

L’affiche olympique annonce les jeux. Issue de l’imagination d’artistes, elle est sélectionnée par le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) et permet d’identifier l’événement par son graphisme.

Programme sportif, VIIIe Olympiade, 1924. (Arch. dép. du Loiret, 510 J 4)

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Deux affiches sont créées pour les Jeux de Paris de 1924. L’une d’entre elles présente un groupe d’athlètes prêtant le salut olympique, le bras droit tendu vers le ciel. Ce geste inspiré d'un rituel antique est instauré à partir de 1920 par Pierre de Coubertin, l'inventeur des Jeux olympiques modernes. Mais la tradition est abandonnée quelques années plus tard en 1946 pour éviter toutes confusions avec le salut fasciste, même si les deux saluts ne sont aucunement liés.

Les Archives départementales conservent un programme des JO de 1924, reproduisant la seconde affiche officielle. Elle montre un lanceur de javelot au-dessus de la capitale française et du monde.

Le principe d’identification d’un événement sportif par une affiche officielle est étendu à d’autres compétitions de grande ampleur. C’est le cas des Gymnasiades, dits également « Jeux olympiques du sport scolaire ». Multidisciplinaires, ces jeux sont réservés aux lycéens et lycéennes de moins de 18 ans et organisés tous les deux ans depuis 1974. La deuxième édition des Gymnasiades s’est tenue à Orléans du 20 au 25 juin 1976. L’affiche dessinée pour l’occasion met en scène deux athlètes flottant au-dessus d’une piscine en maniant des rubans de gymnastique rythmique.

UNE AFFAIRE QUI MARCHE

Innovations techniques, production à grande échelle, qualité des produits... les entreprises locales participent au développement économique de notre département et à l'engouement des amateurs comme des professionnels pour le sport.

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Modèle de ballon de football « scaphandre » de la marque Hungaria, photographie, [1950-1960].
(Arch. dép. du Loiret, 31 FI 974)

Hungaria, la marque qui vous chausse

La Maison Plaut & Pradet débute son activité à Orléans en 1919, dans le domaine de la chaussure de sport. Sa production se diversifie pour passer à la fabrication de ballons puis de tout article de sport fait de cuir. En proposant des produits innovants et performants (comme le ballon "scaphandre" réalisé à partir de 12 pièces de cuir), la réputation de la société dépasse rapidement l’échelle locale. Elle passe plusieurs contrats avec des clubs de football, de cyclisme, de rugby, de hockey surgazon ou encore de ski.

En 1950, Hungaria s’installe à Saint-Jean-de-la-Ruelle : plus de la moitié de la production française de ballons et de chaussures de sport sort de ses ateliers. Jusqu’à son rachat en 1976 par Adidas, l’histoire a vu Hungaria devenir l’une des marques françaises d’équipement sportif les plus connues du grand public.

Marque de fabrique Helyett enregistrée au greffe du tribunal de commerce d’Orléans le 4 septembre 1919.
(Arch. dép. du Loiret, 6 U 36102)

Helyett, la grande marque des jeunes !

La marque de vélos Helyett est déposée en septembre 1919 par deux frères fabricants de cycles à Sully-sur-Loire et fils d’un garagiste organisateur de courses cyclistes. La modernité des matériaux utilisés pour fabriquer ces vélos fera le succès de l’entreprise familiale qui équipera de nombreux cyclistes de renom, sur route comme sur piste. Le coureur Jacques Anquetil, considéré comme le plus grand de l’histoire du cyclisme, gagne trois Tour de France au guidon d’un vélo Helyett.

Dans les ateliers de Sully-sur-Loire et des autres succursales de la société, ce sont plusieurs milliers de vélos et de cyclomoteurs qui sont fabriqués chaque année. Mais l’aventure de la maison Helyett s’arrête en 1962, avec la fermeture des usines qui ne parviennent pas à concurrencer le développement des vélos à moteur et de l’automobile.

AU SERVICE DU SPORT

L’État et le Conseil départemental du Loiret jouent un rôle majeur dans la promotion et le développement du sport. Ils apportent une aide aux collectivités locales et aux organismes sportifs par la création d’équipements, l’accès aux pratiques sportives et l’organisation de grandes manifestations.

« Poirot, sirène de Los Angeles », article paru dans « 50 ans de sports dans le Loiret », numéro spécial de La République du Centre, décembre 1996.
(Arch. dép. du Loiret, BH BR 12150 GF)

Originaire de Fleury-les-Aubrais, Catherine Poirot remporte la médaille de bronze au 100 mètre brasse lor des JO de Los Angeles en 1984. Elle est la première médaillée olympique du Loiret.

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Cette politique incitative repose principalement sur les aides financières accordées aux clubs, aux associations et aux collectivités. La presse et la correspondance administrative conservées aux Archives départementales sont riches d’informations à ce sujet : demandes ou accords de subventions, programmes départementaux de financement, dossiers de construction d’équipements sportifs, etc.

"Sur les 19 bassins d’apprentissage fixes de natation que l’on compte dans le Loiret, 15 ont été financé par le Conseil général."

Dans son allocution de 1984 en l’honneur de la nageuse Catherine Poirot, originaire de Fleury-les-Aubrais et première athlète loirétaire à remporer une médaille aux Jeux olympiques, le Président du Conseil général Kléber Malécot en profite pour rappeler combien l’Assemblée départementale est attentive au développement du sport dans le Loiret. Il insiste particulièrement sur les aides accordées à la construction de piscines sur le territoire.

AU SOMMET DES JEUX

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Depuis la création des Jeux olympiques modernes, le Loiret compte 14 médaillés olympique avec un total de 19 décorations, tous métaux confondus. Le cyclisme sur piste et le judo sont les disciplines qui remportent le plus de médailles.

Le Loiret est aussi largement représenté du côté des Jeux paralympiques. Les para sportifs loirétains totalisent 14 médailles depuis les Jeux de Barcelone en 1992, remportées lors d’épreuves aussi variées que le para natation, le para tennis de table, le para judo, le para tir sportif et le para canoë.

Arçons argentés pour Éric Poujade

Originaire d’Aix-en-Provence où il naît en 1972, Éric Poujade est plongé dans le monde de la gymnastique rythmique dès son enfance. Son père est entraîneur de cette discipline. À 13 ans, il intègre la Société municipale d’Orléans et se spécialise dans le cheval d’arçons. Il participe aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 et obtient la médaille d’argent quatre ans plus tard à Sydney au terme d’un mouvement de cinquante secondes presque parfait.

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Frédéric Delpy, nageur aux quatre médailles

Frédéric Delpy est né à Orléans en 1971. Dans sa jeunesse, il fait du water-polo son sport de prédilection qu'il pratique au sein du cluCercle Jules Ferry de Fleury-les-Aubrais. Il entame en 1988 une carrière de haut niveau en natation handisport, notamment au sein du club AS Handisport Orléanais. Après avoir fréquenté les bassins et obtenu des médailles au championnat du monde, championnat d’Europe et aux Jeux paralympiques sur la décennie 2000, il fonde le Comité départemental handisport du Loiret et évolue en tant que dirigeant au sein de la Fédération française handisport dont il devient le président en 2017.

Photographies de la cérémonie organisée par le Conseil général du Loiret en l’honneur des athlètes ayant participé aux JOP de Sydney : Éric Poujade (droite) et Frédéric Delpy (gauche), 2000. (Arch. dép. du Loiret, 1352 W 1)

Campagne de communication co-financée par le Département du Loiret pour le soutien des athlètes Loirétains aux Jeux Olympiques de Paris 2024, portrait de la apra judokate Sandrine Aurières-Martinet.

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Kimono doré pour Sandrine Martinet

Quatre fois médaillée paralympique, Sandrine Martinet est comptabilisée parmi les médaillés loirétains lors de sa participation aux JP de Rio de Janeiro en 2016 et de Tokyo en 2020 : elle fréquente alors l’US Orléans Loiret judo-jujitsu (2015-2022). Née à Montreuil en 1982, la para-judokate est malvoyante depuis l'enfance. Elle commence le judo à l’âge de 9 ans et participe à sa première compétition handisport chez les juniors en Allemagne à 16 ans. Il faut attendre les Jeux paralympique d’Athènes en 2004 pour que le judo s’ouvre aux femmes, l’occasion pour Sandrine Martinet de remporter sa première médaille paralympique.

VUES DE L'EXPOSITION

vue de l'exposition Archives dans la course ! Sport et olympisme dans le Loiret, du 21 mai au 30 août 2024, Pavillon Culture, 29 bv Marie-Stuart, Orléans.
📷 Crédit photo : Arch. dép. du Loiret, Franck Meunier

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