Mises en place par la loi sur l organisation judiciaire des 16 et 24 août 1790 et installées dans chaque chef-lieu de canton et ville de plus de deux mille habitants, les justices de paix sont des juridictions de proximité. Elles se veulent proches du justiciable en proposant une justice rapide et gratuite, visant le règlement amiable des conflits. Leur activité s exerce à l échelle cantonale. Dans certains cas, leur compétence est étendue à un groupe de deux ou trois cantons appelés respectivement binages et trinages. Le canton de Puiseaux dépend de l arrondissement de Pithiviers jusqu en 1926, date de suppression de cette subdivision, avant d être attaché à celui de Montargis. En 1942, un nouveau découpage restaure l arrondissement de Pithiviers et le canton de Puiseaux lui est de nouveau rattaché.
En matière de justice pénale, les justices de paix sont compétentes pour l ensemble des contraventions. En tant que siège du tribunal de simple police, comparaissent devant elles tous les auteurs d infractions mineures, de quatrième ou cinquième catégorie : ivresse sur la voie publique, abandon de voiture ou de troupeau ainsi que tout acte ayant fait l objet d une contravention par la gendarmerie départementale ou nationale, les gardes champêtres, les agents des services vicinaux ou des poids et mesures.
Dans le domaine de la justice civile, les justices de paix sont compétentes pour le contentieux, la justice gracieuse et l enregistrement.
Elles sont ainsi saisies pour les contentieux entre les justiciables du canton : différends, problèmes de loyers, de salaires ou de faillites. En 1905, sont ajoutés les litiges entre hôteliers et voyageurs et les contestations sur la correspondance. En ce qui concerne les procédures en matière gracieuse, le juge de paix préside les conseils de famille, nomme les tuteurs pour les mineurs et les orphelins, et exerce une justice amiable en matière de conciliations et de non-conciliations dans des affaires de baux ruraux. L enregistrement et le dépôt d actes s appliquent aux serments professionnels et aux statuts et contrats de sociétés privées et de banques.
Les décisions rendues sont des jugements en équité et non en droit : la morale et le principe d équité sont préférés au droit positif.
Il faut signaler que le juge de paix assurait nombre de fonctions extrajudiciaires dans lesquelles il présidait des commissions cantonales. Ces activités n ont laissé que peu de traces.
L intégralité de ces fonctions sont assurées par le juge de paix. En cas d empêchement de ce dernier, elles relèvent d un juge de paix suppléant. Titulaire comme remplaçant sont assistés par un greffier ou, à défaut, par un commis-greffier. Tous ont prêté serment.
D abord élu par les citoyens, le juge obtient rapidement sa charge par nomination : pour une période de dix ans grâce au sénatus-consulte du 16 thermidor an X (4 août 1802) puis pour une durée illimitée avec la charte constitutionnelle du 4 juin 1814. Il reste néanmoins pleinement révocable.
Afin de favoriser les candidatures « locales », le juge de paix n a initialement pas besoin de qualifications spécifiques en droit. Ceci tend à disparaître par la suite et, déjà, la loi du 25 mai 1838 l oblige à connaître « les actions civiles pour diffamation ou pour injures publiques ou non publiques, verbales ou écrites, autrement que par voie de presse ». La loi du 2 mai 1855 exige du futur magistrat un essai préalable de conciliation aux affaires de la compétence des justices de paix. En 1905, une commission disciplinaire des juges de paix renforce la professionnalisation de la charge. Celle-ci est complétée par la loi du 17 janvier 1926 et le décret du 5 novembre 1926 qui modifient les conditions de nomination des juges : ils doivent désormais être titulaires d une licence en droit ou compter deux années d activité dans un barreau ou une étude notariale.
L ordonnance n° 58-1273 et le décret n° 58-1286 du 22 décembre 1958 réforment l'organisation judiciaire en supprimant les justices de paix et en leur substituant les tribunaux d'instance.
On notera enfin que pendant la captivité du juge Bouin durant la Seconde Guerre mondiale, le juge de paix du canton de Malesherbes assure ses fonctions, ce qui explique que quelques courriers lui soient adressés.