Au début du XXe siècle, le machinisme agricole jusqu'alors représenté dans le Loiret par les établissements CUMMING se modernise et se développe avec les établissements RIVIERES-CASALIS qui construisent en 1910 la première presse française à liage automatique, ainsi que d'autres fabriques parmi lesquelles se distinguent les établissements ROUSSEAU, la société VIERZONNAISE, les établissements GUILLOT et FARGET et la société VENDEENNE.
C'est en 1902, au 52, boulevard de Châteaudun que Raoul ROUSSEAU crée son entreprise en fabriquant des locomobiles à vapeur et des batteuses à blé. En 1927, Edouard CADIER, en fondant la Société des Etablissements ROUSSEAU, donne une impulsion nouvelle à l'affaire. En 1936, l'usine se transporte dans un premier temps, au 7-9, boulevard Jean-Jaurès, et développe ses fabrications notamment celle des ramasseuses-botteleuses, puis dans un 2ème temps en 1951, dans la zone industrielle de Fleury-les-Aubrais. En 1960, les établissements ROUSSEAU, la société REMY ET FILS de Senoncles et la société THIEBAUD-BOURGUIGNONNE de Arc-les-Guay se regroupent en COMPAGNIE CONTINENTALE de MOTOCULTURE. Enfin en 1962, la compagnie française JOHN DEERE se joint à la COMPAGNIE CONTINENTALE DE MOTOCULTURE et s'installe à Saran à "La Foulonnerie".
Sur le plan technique, les établissements ROUSSEAU, qui avaient débuté leur activité par la fabrication de locomobiles, batteuses et presses en long, se sont spécialisés à partir de 1935 essentiellement dans les presses-ramasseuses et presses-botteleuses en s'orientant progressivement vers la construction de moissonneuses-batteuses.
Sur le plan social, outre le comité d'entreprise et le comité d'hygiène et de sécurité, l'entreprise offre à ses employés une prime de participation aux bénéfices, un service d'assistance sociale, une mutuelle, une salle de loisirs, une bibliothèque, des loisirs sportifs et festifs ainsi que des possibilités de formation.
Cette politique sociale d'avant-garde de l'entreprise reflète bien le souci humanitaire toujours constant qui animait Edouard CADIER. De ce souci, probablement inspiré par son éducation protestante, Edouard CADIER fit preuve également dans ses activités au sein du conseil presbytéral où il siégea pendant 30 ans, au sein de l'Accueil familial (orphelinat protestant) ainsi qu'au conseil municipal d'Orléans où il fut conseiller municipal de 1935 à 1945 puis adjoint à l'urbanisme de 1940 à 1945.